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Quand j'ai rencontré Narf Narf...

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Quand j'ai rencontré Narf Narf... Empty Quand j'ai rencontré Narf Narf...

Message  Rirof Ven 31 Aoû - 19:39

Depuis quelques jours, je m'amuse à taper des vampires de Dusso. Du sang bleu à ce qu'on m'a dit. En gros, ils sont pas si différents de ceux qu'on peut voir sur Boudok, mais ils se la racontent pas mal. A lieu de se défendre par exemple, ils vont faire des remarques sur ta dégaine, tes fringues, ou je ne sais quoi d'autre. J'ai même pu en surprendre quelques uns une fois, qui parlaient du temps où les barbares n'existaient pas. Une époque formidaaaable selon eux. Ca m'avait tellement énervé sur le coup, que j'y suis allé aux mains. Sans arme. Je te les ai baffés comme il fallait. Huk huk !

Ensuite, ils m'ont l'air vachement vieux, ils perdent souvent leur dentier. De bonne facture quand même, ça coupe comme une vrai lame. Ca serait du à un manque de légumes dans leur alimentation, mais j'y crois pas trop. M'enfin, ça change pas grand chose à l'affaire, ils se prennent leurs beignes comme tout le monde et point barre.

A part ces dandis, j'ai l'impression de moins rencontrer de monde. C'est assez désert comme coin. Pas plus qu'à l'ouest de Dusso mais bon. De la glace, encore de la glace, toujours de la glace. Pis paf ! Une énorme tâche de rouge. C'est souvent moi qui la fais. Soit je paie de ma personne, soit... Nan je paie toujours de ma personne. Ca a beau être presque désert, je croise pas souvent des p'tits crânes à collectionner. C'est plutôt l'inverse. Mais bon, ça me va. J'suis pas trop dépaysé des autres régions.

Enfin bon. Tout ça pour dire, que j'ai eu une rencontre vraiment inattendue l'autre jour. J'ai fait la connaissance de Narf Narf. Une sorte de machin sur patte qui savait que me regarder de travers, et marchait en balançant son corps de droite à gauche. J'vous dis pas le calvaire de le traîner avec moi les pemiers jours... Faut le présenter, expliquer sa présence à mes côtés, etc.

Mais au fait, je vous ai pas dit qui c'est Narf Narf hein ? Hum... Narf Narf est un pinguin.

Marrant nan ? C'est haut comme un demi fût, ça vole pas, ça se déplace dans l'eau, en glissade sur la glace, ou bien sur deux pattes. Et faut dire ce qui est, c'était tordant de le voir marcher. M'enfin.

J'ai pas vraiment compris comment il est arrivé jusqu'à moi. L'instinct ? L'odorat ? Tout ce que je sais, c'est qu'il était dans ma chambre à mon réveil. Avec une lettre. Et une écriture que je ne connaissais pas. Deux ou trois pages, je me souviens plus exactement, je les ai lues d'une traîte.

Etait-ce passionnant ? Nan. On m'y expliquait que j'étais le dernier propriétaire de Narf Narf grosso modo. C'était le testament d'un lointain membre de ma famille, et il me léguait tout ce qu'il possédait. C'est-à-dire, Narf Narf le pinguin.

Bordel de Krom.

J'me suis frotté plusieurs fois les yeux après ça. Pour vérifier que je rêvais pas. J'suis descendu en bas pour me servir une p'tite portion de citrouille farcie. J'ai pris un gros café. J'ai dézingué un mec qui me regardait de travers. Et puis en sortant, surprise, le pinguin était à mes côtés. Indifférent. Calme. Prêt à me suivre au bout du monde avec sa dégaine ridicule

Je sais pas pourquoi j'étais vraiment mal à l'aise. Ca faisait à peine une heure que j'étais debout, et j'avais déjà le sentiment que la hiérarchie n'était pas respecté. Vous savez nan ? Quand vous avez un chien, un cerbère, ou une elfe. Un animale de compagnie c'est ça ! Beh vous avez souvent la main lourde pour corriger les bêtises de votre animal nan ? Soit parce qu'il fait le mariole dans la boue, soit parce qu'il crie sur quelqu'un, etc.

Et bien là, ça n'allait pas du tout.C'était l'inverse. Son regard accusateur me faisait regretter mes actes, d'avoir cassé le crâne de l'autre nigaud dans la taverne. J'me serais presque excusé d'être un barbare ! Comme si lui était la raison, et moi la bêtise. Un truc vraiment pas net. Mais bon, la famille hein !

Alors je l'ai laissé me suivre. C'était une nouvelle amitié qui se dessinait, mais je le savais pas encore. Il pipait pas un mot, il se nourrissait par lui même... Bref, il vivait sa vie, et j'étais son maître, son pote, qui le faisait avancer, et qui l'empêchait de s'ennuyer, d'être seul.

C'est comme ça que j'avais défini notre relation. J'avais de toute façon depuis longtemps dépassé l'espoir d'être un jour considéré comme un vrai barbare. Y'a qu'à voir hein... Un dragon rose, un crâne volant... C'est les meilleurs potes qu'on puisse trouver au monde ! Huk huk ! Nan je plaisante ils sont sympas... Quand ils le veulent bien.

Bref. J'suis allé tâter du vampire ce jour là, ma seule occupation de la journée. Comme les autres. Avec Narf Narf qui me suivait bien docilement. Et j'ai découvert une qualité que je qualifierai de géniale. Il est perturbant. Pour moi, ça vous le savez déjà. Mais aussi pour chaque personne que je croisais. Ils étaient désemparés quand ils voulaient m'arracher une jambe ou un bras, ou mon crâne. Parce que vous savez ce qu'il faisait ce pinguin ? Il se mettait entre moi et mon attaquant. Pour me défendre. Vous vous rendez compte ?! Un pinguin qui veut défendre un barbare ! Alors je jouais de l'effet de surprise hein, je prenais l'avantage, et hop ! Je tapais le premier, et avec un peu de chance, j'agrandissais ma collection !

Evidemment la première fois, j'ai autant été choqué que le mec qui voulait m'écraser. Et on a pu s'entendre et se séparer en bons termes. M'enfin. Je savais pas ce que pouvait penser ce pinguin, mais il avait une case en moins. Voire plusieurs. A la fin de cette première journée, j'm'étais dit qu'on allait voir vite fait, si ça allait passer entre nous.

On a vécu ensemble une permière semaine assez banale. Au fur et à mesure, il s'est mis à manger avec moi, à boire, à se comporter presque comme un humain. J'ai pas vraiment calculé au début. Pis j'me suis mis à lui parler, à rigoler avec lui. Il avait toujours la même tête, mais j'imaginais ce qu'il pensait. Il acquiescait à chaque phrase. Soit par un hochement de tête, soit par un p'tit cri. Des fois, il me regardait avec un oeil mauvais, comme pour me faire comprendre qu'il n'était pas d'accord.

Je connaissais rien de lui pourtant. Et il savait pas parler comme Léon. Bon, j'avoue que c'est souvent à propos d'alcool, mais là c'était pas pareil. Je devais faire la conversation tout seul !

Les gens ont alors commencé à m'éviter. Ca devait bien faire deux semaines que Narf Narf avait débarqué. Et ça n'était plus de moi dont ils avaient peur, mais de lui. On ne faisait plus de blagues sur les oiseaux, ni sur rien. On restait dans son coin. On ne parlait plus, ou à voix basse. Mais je m'en foutais, j'avais pas besoin que le monde aille bien pour que je me sente bien.

Pourtant, un pinguin... J'vous jure, ça semble pas dangereux au premier abord !

Bref, on avait développé une complicité incroyable. Il me cherchait les bières, je lui achetais du poisson comme il n'en avait jamais goûté, il savait me dénicher les bonnes donzelles. Persque le bonheur. Et pourtant...

Une nuit, je me suis réveillé. Plein de sueur, comme après un bon combat. Les yeux grand ouverts. Et au bout de mon lit, Narf Narf était droit comme un i. Il m'observait. J'me suis levé, pour aller pisser un coup, et je pensais me recoucher aussitôt. Mais à peine j'avais dépassé Narf Narf, que la Lune dévoila quelque chose derrière lui. Une ombre.

Je suis sorti rapidement dans le couloir, et j'ai pris une torche encore allumée, puis je suis rentré à nouveau dans la pièce. Et là, j'ai équarquillé encore plus mes yeux. L'ombre était un corps. Celui du tavernier. Et aux pieds du pinguin recouvert de sang, gisait sa tête.

Bordel de Krom.

J'vous dis pas la tronche que j'ai tirée. Il aurait été en pleine crise de berzerk, tout tremblant, prêt à me tuer, j'aurais dit : ok, c'est bon, il s'est enfin habitué à mon style de vie. Mais là. Là ! Il était comme je l'avais laissé la veille ! Il ne laissait rien transparettre de ses émotions, pas un sourire, pas même un grognement de satisfaction après avoir charcuté le bonhomme, rien de rien !

Et pour la première fois de ma vie, je crois que j'ai eu peur.

J'me suis alors doucement dirigé vers ma masse, au milieu de mes autres fringues. Tout en suivant Narf Narf du regard. Il ne broncha pas. Ile ne bougea pas. Sauf sa tête qui pivota pour continuer à m'observer. J'avais bientôt mon arme dans la main droite. Prêt à toute éventualité.

Et alors que je touchais au but, j'ai senti un souffle derrière moi. Aussi faible que celui de Narf Narf, avec le même tempo. Je me suis retourné. Et deux nouveaux yeux perçants me fixaient.

Je croyais avoir eu la plus belle peur de ma vie une minute avant. Mais ça n'était rien à côté de celle-ci. Narf Narf s'était comme dupliqué. Il y avait un deuxième pinguin dans la chambre.

J'ai alors fait un bond en arrière. Ils me fixaient intensément tous les deux, et commencèrent à se diriger vers moi. Lentement. Avec toujours le même tic de pinguin à se balancer de droite à gauche. J'aurais crié à l'aide si je ne croyais pas en Krom ! Mais c'était de stupides volatiles non ? Et puis, il restait ce tabouret là. Juste à côté du lit. Je savais ce que je devais faire. Je devais le saisir et fracasser le crâne de ces tueurs. C'était mon seul échappatoire.

Et je me suis élancé. Tout comme eux. Et j'ai sombré dans un profond sommeil...

A mon réveil, Narf Narf avait disparu. J'étais dans mon lit, comme après une bonne nuit. Nulle trace de sang, ou de lutte dans la chambre. J'ai dévalé les escaliers pour trouver le tavernier, dans le même état où je l'avais laissé quelques heures avant. En pleine forme.

J'ai pas cherché à comprendre, je suis remonté me rhabiller, et j'ai pris un bon p'tit déjeuner, à parler de tout et de rien avec un homme qui était arrivé la veille.

En quittant la taverne pourtant, j'ai remarqué une cicatrice sur le cou du propriétaire. Elle en faisait tout le tour. Quelque chose que j'aurais juré ne jamais avoir vu auparavant. Mais je n'y ai pas fait attention, et je suis sorti sentir le froid glacial.

A peine quelques secondes après, j'entendais la porte grincer derrière moi. Un pinguin était prêt à rentrer, une lettre autour du cou. Il me dévisagea un instant, et pénétra dans l'auberge.

J'me suis souvenu alors des dernières semaines, et j'ai eu l'impression de sortir d'un mauvais cauchemar. J'ai quitté l'endroit et n'y suis jamais revenu. Bon, j'ai tendance à vouloir exterminer les pinguins maintenant... Mais j'sais pas... Alors soyez pas surpris de voir des crânes bizarres sur ma ceinture, c'est normal.
Rirof
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