Voyage intérieur.

Nykita- Dim 21 Jan - 22:56

Le lieu et l'espace temps on toute leur importance dans cette histoire...
J'errais sur la place, le coeur lourd, le regard plongé dans un vide absolue, le visage accablé par des pensées qui me tourmentaient.Mon esprit totalement absorbé par celles-ci, je ne prêtais nulle attention à ce qui s'y passait ou presque pas.J'avançais l'air dépité, au hasard, empruntant des chemins sans savoir où ils me meneraient et cherchant à dénicher dans les méandres de mon inconscient des réponses que malheureusement personne ne pouvait m'apporter.
Epuisée par ce périple, je décidai alors de m'assoir un court instant.Totalement absorbée par l'agitation intérieur qui me torturait, je fus alors surprise par la présence d'un être étrange et sombre.Vêtu d'une longue cape noire munit d'un immense capuchon, il me fut impossible d'aperçevoir son visage, ni le moindre de ses traits.Cet être étrange venu de nulle part se mit à me conter son voyage initiatique intérieur et m'en fit l'apprentissage.Seule la séparation de mon âme de celle de mon corps, pouvait m'amener jusqu'à ce cheminement.Il me mit bien en garde sur le fait qu'il ne faudrait jamais briser le lien de la vie car il serait alors impossible à l'âme de rejoindre le corps mais il ne m'en dit pas plus à ce sujet.Il m'avisa juste que seul le retour sur soi me permettrait de trouver les réponses aux interrogations qui me tourmentaient.
je suivis alors cet être qui semblait en connaitre bien plus que moi sur les mystères de la vie.Notre périple nous amena alors dans un lieu ressenblant étrangement à College City.Quelque chose m'interpella alors...cette place qui se montrait en apparence si vivante, semblait ne pas me voir.Je me retournai afin d'y trouver mes réponses mais me retrouvai seule avec moi mème.Je pris conscience alors que je n'étais plus que l'ombre de moi mème et que mon voyage intérieur commençait ici.Ce que je n'eus pas compris auparavant vint m'apparaitre clairement.Le lieu de ce "dit" voyage n'était qu'en somme les méandres de mon esprit...

Au fur et à mesure que je me plongeais au plus profond de mon être, College City semblait disparaitre pour laisser place à un long couloir terne, sombre et inquiétant.Je m'y glissai, la peur grandissante d'instant en instant, contemplant mon ombre se mouvoir.Le temps ne semblait plus avoir d'impacte sur moi, et paradoxalement, je sentais que j'étais prise par lui.J'arrivai enfin devant une immense porte que seul mon imagination put enfanter.Je tentai doucement, le coeur battant de poser ma main sur la poignée mais ne pus y parvenir.Tout mon corps m'avait en effet quitté, et je n'étais qu'à présent qu'une âme errante.C'est à force de conviction que je parvins à ouvrir celle-ci.Je restai stoïque quant à ce que j'y vis.

[..*Cher prêtre Beorn, c'est avec ces quelques mots que je voudrais pouvoir vous dire à quel point je suis heureuse d'avoir pu faire ressortir chez vous un savoir faire cullinaire mais surtout d'avoir pu faire fondre à l'aide de mon pigeon bien expérimenté en vol-piqué désormais, votre coeur.Sachez que toutes mes pensées vont vers vous et qu'elles ne sauraient vagabonder ailleur .Je vous aime profondément et ce à tout jamais...puissiez-vous me pardonner pour ma, mes maladresses...Nykita qui vous aime.*..Bon ! j'irai la lui porter dès demain...quoi ? mais nous sommes demain..Respire ! tout va bien se passer ! allez fonce ! bon ! j'y vais ! non j'attend l'obèse ! non j'y vais tant pis !C'est alors que le coeur tremblant et palpitant, Nykita se rendit au domicile du prêtre Beorn.]

J'assistai impuissante, à une scène de ma vie qui m'était cher au coeur.Je pouvais me voir, m'observer, scruter le moindre détail, la moindre attitude, je pris alors conscience de certaines choses durant ce court métrage.Je continuai ce difficile périple et refermai la porte en un instant.Le coeur en peine devant cette séance, je marchai d'un pas qui me semblait lourd, mais n'étant plus qu'une âme, je compris bien vite que la lourdeur ne provenait point de mon pas mais de mon coeur.Le coeur et l'esprit étant liés, de corps ou d'âme, mes tourments étaient donc les mèmes.Le seul fait qui ressortait comme un sixième sens durant l'errance, était cette faculté à revenir sur soi mème et à puiser au plus profond de soi.

J'arrivai devant une autre porte qui paraissait totalement differente, mais comme pour la première, tout n'était que le fruit de mon imagination.J'eus moins de difficulté à la faire céder, et sous mon simple souhait, celle-ci s'ouvrit pour laisser de nouveau place à un court métrage de ma vie:

[*BOUM...*BOUM*..*BOUM*Mais Aïeuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh !!! Saperlipopette ! GGrRrRr ! ma mainnnn !Ouvrez-moi c'te porteeeee nom d'un blob en poster !!Ok...très bien !

'Mousse de blob et chaussettes d'ogre que cette porte se pulvérise en une centaine de blobs visqueux'

Oups ! Mouarf c'est trop crade sérieux ! Allez ! du vent les blobs et faites place que j'entre !J'entrai donc pour la première fois en ces lieux.Hé HOooooo ! Y a donc personne ?! Tous en train de cuver encore !!!Pfiiiiiiiouuuuuuuu ! Et bien..l'odeur qui émane de cet endroit est bien plus répugnante que je ne l'imaginais !Nom d'un blob sur pattes !!! Gruuuuor ??!!Gruuuuor est forcément dans l'coin ! je sens d'ici son haleine putride ! le bougre ! Allez montre-toi !!!! diantre !!]

Mes premiers pas vers les FSMD me revinrent en tête également et je me souvins mot pour mot de mes premières pensées à l'égard de mon chef qui ne fut pas des plus tendres:

[j'avais encore bien en souvenir les derniers mots de celui-ci,"Que KROM te guide", mais... surtout la puanteur qu'il pouvait dégager, qui ne s'apparentait en rien aux fragrances d'un bouquet de roses.Il me serait faiblement difficile de le dégoter.Gruuuuor était perceptible à mille lieux.Une tignasse grasse mal peignée et baignée quotidiennement dans un vieux fut de biere fermentée, un relent d'urine sur une guenille qui semblait être agée d'une vie entière.Et je vous épargnerai les détails sur l'effluve de son haleine fétide.On pouvait aisément envisager la joie que pouvait se profiler autour de lui le jour "dit" de son bain annuel, si bain il y avait bien entendu.]

Tout m'apparaissait parfaitement limpide et ma reflexion au plus profond de mon être se confirmait.Je continuai mon cheminement l'esprit de plus en plus clair.Après avoir ouvert un bon nombre de portes, j'arrivai devant une qui ne m'inspira sur le moment rien de bon.Quelque chose de terrible s'en dégageait.J'hésitai un long moment avant d'avoir la volonté de la pousser réellement.Cependant je le fis.Je sentis à cet instant que jamais je n'aurai dû l'ouvrir.Il était là, léger comme le souffle en lévitation, sa longue cape noire et son capuchon ornait toujours sa tête et cachait toujours autant son visage.J'eus l'impression qu'il m'attendait.Je pouvais ressentir au loin mon coeur battre la chamade, je sentais chacun de ses battements.Je le sentais disparaitre. Je tentai de me concentrer tant bien que mal mais rien n'y fit, le lien de la vie se brisait et je ne pouvais rejoindre mon corps.L'être étrange et sombre me fit avancer près de lui par sa simple volonté et me dit :

"Regarde derrière toi ! tu as mis trop de temps, tu as perdu ton lien de vie, tu n'es plus qu'une âme errante à présent.Seule une (re)quête permettrait éventuellement de faire en sorte que la porte qui se trouve derrière toi ne se referme à jamais."